Le Maire de Poissy soutient les 7 grévistes de la faim de PSA
Après 39 jours de grève et le mépris de la direction de PSA Poissy, le collectif de soutien des 7 grévistes de la faim (Parti de Gauche, NPA, LDH, Alternatives Libertaire, EELV, Attac, Sud Solidaires), accompagnés par les salariés en lutte de SWISSPORT CARGO à Roissy, qui eux luttent depuis 30 jours sur le site de l’aéroport Charles de Gaulle, ont rencontré, samedi 26 octobre, Monsieur Bernard, maire de Poissy.
En envahissant la mairie, mégaphone à fond sous les slogans militants, le collectif a exigé une rencontre avec le premier magistrat de Poissy. En vacances, Monsieur Bernard a interrompu sa période de repos pour nous recevoir. Il est vrai que la rudesse du combat mené par les 7 grévistes méritait bien quelques heures de disponibilité.
Pendant une heure de discussion, le collectif lui a rappelé le combat mené par ces 7 courageux et tenaces salariés, leurs véritables revendications, et non pas celles infusées par PSA, les conditions
sanitaires déplorables dans lesquelles les laissait la mairie (des toilettes à disposition de manière épisodiques, l’accès à l’électricité après 30 jours de grève), ainsi que le diagnostic donné par le collectif de médecins qui les suivent quotidiennement. Monsieur Bernard admit son absence sur le piquet de grève, qu’il suivait quotidiennement par l’intermédiaire de son directeur de cabinet, Mamy Andriamasomanana et qu’il avait interpellé PSA pour mettre fin à ce conflit. Il a accepté enfin de se rendre sur le piquet de grève.
« Je suis ici pour vous apporter tout mon soutien ». C’est par ces paroles que pour la deuxième fois depuis le départ du conflit, Monsieur Bernard a entamé une longue conversation avec les grévistes. Abasourdi et bouleversé par la situation, les grévistes étant soient installés sur des fauteuils, soient allongés sur des lits de camps, leur état de santé nécessitant l’allongement total, notamment Abdi, moribond, et de Hicham – qui ne l’avait pas reconnu – le maire de Poissy, en fin de discussion, et après accord des grévistes, s’est engagé à :
- Appeler le Préfet pour qu’il puisse lancer le retour aux négociations et auxquelles le maire a demandé à assister,
- Mettre en place un suivi par le CCAS afin d’évaluer les besoins quotidiens des grévistes et des familles,
- S’adresser à la fédération PS ainsi qu’aux député-es des Yvelines pour apporter un soutien financier aux grévistes,
- A écrire aux quatre ministres concernés par ce conflit : Mr Montebourg et Mr Sapin pour le volet emploi ; Mme Taubira et Mr Valls pour faire appliquer le jugement rendu en juillet condamnant PSA pour harcèlement moral.
Monsieur Bernard, choqué par l’état de santé des 7 grévistes, n’est pas ressorti indemne de ce moment passé sous le barnum. Les paroles du médecin présent sur place : « Ils vont de plus en plus mal et leur état de santé risque de s’aggraver de plus en plus rapidement et d’entraîner des séquelles irréversibles » lui ont également rappelé l’urgence de la situation et le devoir d’alerte d’un élu de la république.
Ce soir, les 7 grévistes de PSA SUD AUTO ont l’espoir que rapidement, la direction de PSA retournera à la table des négociations afin de rédiger un protocole d’accord de fin de conflit juste, équitable et qui
rendraient aux 7 syndicalistes le droit d’exercer leur emploi dans des conditions de travail dignes de ce nom et d’exercer leur mandat syndical en toute liberté.
PSA leur a tout pris, en les placardisant, en les harcelant, en les méprisant. La seule chose sur laquelle PSA n’a eu aucun poids, c’est leur dignité, car leur dignité n’est pas à vendre. Monsieur Bernard l’a bien compris cet après-midi. A PSA de faire l’effort de comprendre qu’ils ne peuvent pas tout acheter, mais encore moins laisser mourir 7 hommes sur le trottoir.
(Les photos qui suivent ont été prises au début de la grève de la faim)