« Qui gagne Istanbul, gagne la Turquie » disait communément Erdogan depuis 20 ans.
Les démocrates en Turquie donnent aujourd’hui à cette maxime.Erdogan perd Istanbul et l’AKP perd politiquement et économiquement les villes qui représentent 70% du PIB du pays.
Il avait fait annuler l’élection du 31 mars remportée d’une courte victoire de 16.000 voix par le candidat Ekrem Imamoglu, candidat du CHP ( Parti social-démocrate kemaliste).
Ce 23 juin, Imamoglu l’emporte de….800.000 voix d’écart. Des centaines de milliers de stanbouliotes se sont mobilisés pour voter et sont descendus dans les rues pour fêter la victoire.
Cette victoire n’a été possible que grâce à l’appui du HDP( Parti Démocratique des Peuples).
En effet, le HDP, à forte composante kurde, a pesé lourdement dans la défaite du candidat du pouvoir AKP car il avait fait le choix de ne pas présenter de candidat dans une stratégie de « bloc démocratique contre le fascisme ».
Incapable de résoudre la crise économique, après avoir purgé la société et faire fuir nombre d’investisseurs, le pouvoir d’Erdogan est maintenant affaibli et décrédibilisé.
Le bloc démocratique réalisé à l’occasion de ces élections est utile mais ne règle pas tous les problèmes de la Turquie. Ainsi, le CHP ne propose pas de solution véritablement alternative à la dérive nationaliste, aux problèmes sociaux et aux questions d’égalité qui taraudent la société turque.
Plus que jamais le HDP reste un acteur central, portant l’égalité sociale, le féminisme et le respect des nationalités, dans le cadre d’une solution politique intégrant notamment la question kurde dans un projet global pour la Turquie et le Moyen-Orient.