Le pays de l’Avesnois situé au sud du département du Nord possède la particularité d’être la 2ème plus importante zone bocagère de France après la Normandie . Un parc naturel régional de 125000 hectares a même été créé en 1998 pour en préserver les spécificités et de lancer un vaste plan de reconquête. Le bocage est un milieu naturel très riche mais très fragile : l’équilibre de son écosystème repose essentiellement sur la présence des haies qui lui donnent toute sa particularité et son identité . Outre son paysage de champs vallonnés clôturés par les haies, l’Avesnois dispose d’une couverture forestière importante de 27 000 hectares -dont les 10 000 hectares de la forêt de Mormal, plus grande forêt du Nord et du Pas-de-Calais gérée par l’ONF.
L’Avesnois est une des zones les plus riches en biodiversité de toute la région Hauts-de-France. Elle est pourtant menacée. A la recherche de nouvelles terres arables, agriculteurs belges et hollandais considère le bassin de la Sambre et de l’Avesnois comme leur nouvel Eldorado. Leur arrivée entraîne en outre la hausse des prix à l’hectare. Ces agriculteurs pratiquent l’exploitation intensive des sols, la monoculture et utilisent massivement de pesticides. Leurs récoltes ne sont pas destinés au marché local mais presque entièrement destiné à l’industrie agroalimentaire ( production de chips, de frites surgelées ou de sacs recyclés).
Face à cette menace, les citoyens, répondant à l’appel d’agriculteurs, se sont organisés dans le collectif Bocage en Danger. Dès le départ, l’association est allée à la rencontre des agriculteurs locaux, des habitants, des parents d’élèves inquiets des épandages suspects à proximité des écoles. D’action en action, le nombre de membres du collectif s’est considérablement étoffé : ils sont maintenant plus de 1000 membres ! La pétition lancée pour préserver le bocage et demander la sortie de l’agriculture intensive et polluante a rencontré un grand succès : elle a déjà réuni plus de 15 500 signataires.
Le collectif maintient la pression sur les élus en proposant aux mairies du secteur des motions à adopter dans les conseils municipaux : il appelle ainsi les maires à se positionner vis-à-vis d’un modèle agricole incompatible avec la préservation du bocage et sur l’utilisation massive de pesticides parfois même à proximité des habitations ou des écoles. Par ailleurs, sous la pression du collectif, plusieurs maires ont décidé de prendre des arrêtés anti-pesticides : des victoires citoyennes sont possibles !Les citoyens se sont même invités au dernier conseil communautaire de l’agglomération de Maubeuge pour inviter les élus à les soutenir dans leur lutte. Le combat n’est pas fini puisque la sous-préfecture a donné l’ordre aux édiles qui s’était ralliés à la démarche du collectif de retirer leurs arrêtés anti-pesticides.
Cette lutte construite à partir des préoccupations sociales et écologiques des habitants est exemplaire. Elle montre que l’auto-organisation, que la réorganisation de la population passera par la structuration de collectifs citoyens animés par le désir de changer le quotidien « ici et maintenant ». Le Parti de Gauche, parti déclencheur, parti de l’écosocialisme et de l’intervention démocratique apporte tout son soutien au collectif de défense du bocage de l’Avesnois et invite toutes celles et ceux qui le souhaitent à en soutenir les actions ou à le rejoindre pour le renforcer. . Le PG se retrouve en adéquation avec les revendications portées par le collectif Bocage en Danger : dans notre manifeste des 18 thèses pour l’écosocialisme la règle verte doit être une boussole des politiques publiques : on ne doit pas prendre à la Terre plus que ce qu’elle peut reconstituer. Enfin, il faut changer de logiciel en matière de politique agricole : à rebours du productivisme et des fermes-usines, nous proposons de déployer un nouveau modèle agricole reposant « sur l’agro-écologie et l’agriculture paysanne mises au service de la souveraineté alimentaire et de la santé de tous » ( Point 9 du Manifeste écosocialiste). Que fleurissent et s’épanouissent des collectifs de ce type : il s’agit d’outils essentiels dans la re-conscientisation et la ré-implication populaire.
Signez la pétition pour sauver le bocage de l’Avesnois et soutenir le collectif Bocage en danger : http://mesopinions.com/petition/nature-environnement/preservons-bocage/66774
Pour contacter le collectif Bocage Sambre-Avesnois : collectif.bsad@laposte.net