Au détriment d’ALSTOM en danger, la SNCF choisit l’espagnole CAF pour ses futurs Intercités.
La messe est dite. La SNCF a rendu public son choix pour la construction de ses futures rames Intercités pour les lignes Paris-Toulouse et Paris Clermont. Ce sera l’entreprise espagnole Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF), la raison, je cite « l’offre du constructeur s’est avérée être la meilleure sur des critères de performance technique ». Rappelons-nous qu’en 2015 le gouvernement de Hollande dont faisait parti le Président Macron, avait demandé à la SNCF de commander 150 rames TGV, sans passer par un appel d’offres, afin de donner un coup de pouce à Alstom, constructeur français en danger. L’attribution à un concurrent, 4 ans plus tard, aurait-elle un rapport avec ce « sauvetage », dans le but de ne pas subir les foudres de la Commission européenne ? La question se pose.
Soit le constructeur espagnol est réputé pour le confort de ses rames, et ce contrat va créer 250 emplois dans l’usine CAF de Bagnères-de-Bigorre, afin de faire l’habillage des Rames. Mais qu’en est-il de l’avenir de notre fleuron national du ferroviaire et des centaines d’emplois qui peuvent se voir sacrifier ? La question reste entière.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement, seul actionnaire de la future SNCF Société anonyme, aurait pu mettre sur la table une solution qui permette d’aider Alstom. Faire construire les rames par notre entreprise nationale, ce qui pérennise son activité et commander l’habillage par CAF. Des consortiums pour le matériel ferroviaire cela s’est déjà vu avec le canadien Bombardier, alors pourquoi pas là ? Mystère.
La SNCF et le gouvernement Macron sacrifient un fleuron national en péril sur l’autel de la « Concurrence libre et non faussée » si chère à la Commission européenne.
Le Parti de Gauche demande au gouvernement de revoir sa copie avec la SNCF et d’aller vers une solution qui sauve les emplois dans les usines d’Alstom.
Sauvons nos intérêts industriels stratégiques des griffes de la finance !
Kevin Kijko et Philippe Juraver.