Brader les entreprises du secteur énergétique serait écologiquement irresponsable
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, vient de renouveler la novlangue politique : dorénavant on ne parlera plus de privatisation, même plus d’ouverture du capital mais de « dégager une partie pour financer l’investissement ». De fait cela a déjà commencé avec la vente par l’état d’une partie du capital de l’équipementier aéronautique Safran et du groupe aéronautique et de défense EADS au cours des dernières semaines.
Aujourd’hui il serait question d’Areva, EDF et GDF-Suez. Qu’en pense Delphine Batho, ministre de l’Ecologie et de l’Energie, qui le 18 mars s’exprimait ainsi « l’ouverture du capital de RTE [filiale d’EDF en charge du réseau de transport d’électricité] n’est pas à l’ordre du jour et n’est de notre point de vue pas envisageable ».
Le gouvernement compte donc organiser la transition énergétique en affaiblissant un peu plus le poids de l’Etat dans les entreprises concernées. Cela vient après l’annonce de l’ouverture au secteur privé des concessions des barrages hydro-électriques, sujet sur lequel Delphine Batho avait aussi dit son opposition. Visiblement, pour ce gouvernement, l’avis de la ministre de l’écologie et de l’énergie n’a aucune importance.
Croire que la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre se fera en livrant le marché de l’énergie aux intérêts boursiers est écologiquement irresponsable. C’est au contraire d’un pôle public de l’énergie dont la France a besoin pour réussir cette transition le plus rapidement possible et le plus juste socialement.
La capacité d’innovation langagière de ce gouvernement ne suffit pas à masquer la nouvelle soumission à la finance.