Le PG avait vu juste
Le Canard enchaîné a cette semaine dévoilé les grandes lignes d’un rapport interne au Ministère de la Défense confirmant que le groupe Bouygues a été favorisé, via des fuites sur l’appel d’offre, pour remporter le juteux marché de la construction du nouveau ministère de la Défense.
Pire, le ministre de la Défense Gérard Longuet aurait tout fait pour bloquer les enquêtes internes à ce sujet, allant jusqu’à faire pression sur des hauts fonctionnaires.
Sous réserve que ces faits graves soient confirmés par la justice, M. Le Drian doit en tirer les conclusions en annulant ce contrat. La suite logique devrait être de dénoncer la méthode inacceptable du Partenariat Public Privé pour la construction de ce nouveau ministère, ou de toute autre infrastructure publique.
Pour rappel le PG avait, dès la passation du contrat, dénoncé les conditions de construction de ce nouveau ministère. Voici le communiqué publié à l’époque:
Nouveau ministère de la défense : nouveau cadeau aux riches amis du président !
Mardi, 07 Juin 2011
Mardi 31 mai, dans l’indifférence générale du système médiatique français, le ministre de la défense Gérard Longuet a signé un contrat de partenariat public privé (PPP) pour la construction du nouveau ministère de la Défense à Balard. Et pas avec n’importe quelles entreprises ! Avec un consortium mené par Bouygues et un pool bancaire composé de Natixis, Dexia, la Société Générale et BBVA. Rien que ça !
Au prétexte de « réaliser des économies » et d’obtenir de « meilleurs résultats », ce partenariat représente en fait un nouveau triomphe des intérêts du capital et de leurs représentants au sommet de l’Etat. Loin de permettre des économies, il coûtera à long terme très cher aux finances publiques, et partant aux contribuables.
Avec un total évalué à 3,5 milliards d’euros répartis entre un investissement initial de 720 millions et d’exorbitants loyers annuels de 150 millions qui seront versés par l’Etat pendant 27 ans, la construction et la maintenance du ministère constituent une véritable manne pour les riches amis du président.
Dénoncée à plusieurs reprises par l’ordre des architectes, cette stratégie est une vraie bombe à retardement. Elle permettra à quelques grands groupes de se goinfrer pendant des dizaines d’années sur le dos du contribuable, voué à payer la dette engendrée des années durant.
Pire, les conditions de direction des travaux laissent présager d’un alourdissement croissant de la facture. Au nom des contraintes immédiates de gestion, la maîtrise d’ouvrage publique, garante de l’intérêt public et de la bonne exécution des ouvrages, va en effet voir ses prérogatives rognées et transférées au secteur privé. Autant de nouvelles dépenses en perspective.
Bref, comme l’a récemment dénoncé le trésorier du Conseil national des architectes dans le journal Les Echos , le gouvernement et quelques technocrates néolibéraux démantèlent volontairement les pouvoirs de l’Etat dans cette affaire. Avec toutes les conséquences que cela peut supposer (possible non conformité du nouveau ministère aux normes techniques, financières, juridiques, et in fine mise en cause de sa fonctionnalité).
Le Parti de Gauche dénonce la mise en coupe réglée de la richesse nationale par ceux qui, lorsqu’il s’agit de rogner sur les dépenses de santé ou d’éducation, ne cessent d’agiter l’épouvantail de la dette. Il dénonce les cadeaux faits à quelques grands groupes capitalistes sur le dos d’une défense nationale déjà mise à mal par un alignement atlantiste sans précédent.