Fermeture des écoles : entre amateurisme et poursuite de la casse du service public
La fermeture des écoles, collèges et lycées, décidée par Macron, ce mercredi 31 mars, n’est pas une surprise pour les personnels de l’éducation. La catastrophe était inéluctable, après l’explosion des cas de Covid chez les élèves et les fonctionnaires, qui a entrainé une fermeture de 3256 classes en une semaine.
Cette explosion est principalement due à l’amateurisme de Blanquer et de la hiérarchie intermédiaire qui sont restés sourds face aux revendications des syndicats : dédoublement de toutes les classes, recrutement des enseignant.e.s sur les listes complémentaires du concours, masques FFP2 gratuits, dépistages massifs par les tests salivaires, vaccination prioritaire pour les personnels, extension des locaux, équipement informatique pour les élèves, purificateurs d’airs, recrutement d’étudiant.e.s pour épauler les professeur.e.s, réduction de la distanciation physique dans les cantines… Dans plusieurs territoires, cette hiérarchie intermédiaire zélée a volontairement, au nom du « Pas de vague » et par des injonctions orales officieuses, dissimulé les cas de Covid et fait pression pour que des enseignants, en isolement par l’ARS, reprennent le travail.
La volonté de Blanquer de laisser les écoles ouvertes coûte que coûte est d’un incroyable cynisme. Selon lui l’école était le lieu où l’on se contaminait le moins alors que toutes les projections anticipaient l’explosion du mois de mars. Le ministre a préféré détourner l’attention sur cette explosion en faisant la chasse à un islamo-gauchisme imaginaire.
Cela fait plusieurs semaines que des milliers de classes se retrouvent sans enseignant.e.s en raison de la pénurie de remplaçant.e.s en raison de l’absence de la création de postes depuis septembre 2020. La conséquence a été l’accélération du virus par le brassage des élèves.
Pire, le ministre a préféré poursuivre sa casse du service public d’éducation en supprimant des postes : 1000 postes en moins pour l’enseignement primaire et 1800 postes pour le second degré. Sur les 1000 postes du premier degré, c’est une véritable saignée pour l’académie de Créteil et de Versailles avec respectivement 300 postes et 482 postes en moins. L’académie de Limoges perd 30% de postes. Les pertes sont de 22% pour l’académie de Nice et de 17% pour l’académie de Toulouse. Il avait déjà participé à la suppression de 50000 postes en tant que DGESCO au Ministère de l’Education nationale sous la présidence Sarkozy. Il s’agit d’une véritable insulte adressée à des académies où l’impact sanitaire a été le plus élevé. Cette casse s’inscrit aussi dans la volonté managériale du ministre de supprimer les Réseaux d’Education Prioritaire (REP) dès 2021, dans trois académies et 2022 dans toute la France par la mise en concurrence des établissements scolaires.
Par conséquent, le Parti de Gauche apporte son soutien aux personnels d’éducation, exige la démission de Blanquer et demande que d’ici la réouverture des établissements scolaires, puisse être planifié : un dédoublement des classes, l’accélération de la vaccination pour les personnels, l’installation de purificateurs d’air, la dotation en masque FFP2 gratuits et le recrutement massif d’enseignant.e.s.