La cherté de la vie comme résultante de l’absurdité et de la nuisibilité du système capitaliste
La question de la cherté de la vie redevient avec l’augmentation faramineuse des prix du gaz et de l’électricité une question centrale de la vie quotidienne de nos concitoyen(ne)s. Au-delà de la dénonciation et de l’exigence que nous formulons de mesures compensatoires, il convient d’en rechercher les causes systémiques. Cette augmentation des prix du gaz n’est elle pas la conséquence directe de l’ostracisme de notre politique internationale vis-à-vis de la Russie ? Quant à l’augmentation des prix de l’électricité ne résulte-t-elle pas de cette règle absurde et anti-écologique d’alignement du prix européen de l’électricité sur la source de production dont le coût est le plus élevé à savoir les vieilles centrales à charbon polonaises et les centrales à lignite allemandes ?
Mais cette hausse conjoncturelle vient pour le malheur des plus modestes d’entre nous s’ajouter à des hausses plus sournoises mais néanmoins réelles pour la plupart liées à un marché erratique de type spéculatif, à l’image de la financiarisation du capitalisme mondialisé dans sa phase actuelle. Un marché rendu encore plus déséquilibré par la Covid-19 qui a fragilisé les chaînes d’approvisionnement et qui a rendu visible notre dépendance à un système capitaliste absurde qui a fait de la Chine l’usine du monde.
Citons tout d’abord la hausse des loyers qui n’est pas sans lien avec les profits des monopoles de l’immobilier et du bâtiment et le comportement des banques et assurances qui préfèrent geler des immeubles plutôt que de les mettre sur le marché. Citons les prix des produits de consommation courante qui d’une part ne rémunèrent pas correctement les producteurs paysans et d’autre part génèrent des marges éhontées dans la grande distribution. Citons les profits des grandes sociétés pharmaceutiques qui empêchent la baisse des prix des médicaments et la fin des pénuries. Nous dénonçons par ailleurs les dépenses publicitaires dont le but est de susciter le désir de consommation et non de répondre aux besoins, là où il faudrait mettre en place un droit à l’information sur les produits.
Les moyens existent y compris au niveau du budget de l’Etat qui devrait être réaffecté (baisse des dépenses militaires et du train de vie de l’appareil d’Etat bourgeois au profit de la santé et de l’éducation et de la culture). Mais ce n’est pas suffisant et nous devrons nous attaquer au capitalisme et à la propriété privée des moyens de production et d’échanges des biens et services. La limitation des marges de profit, la lutte contre l’évasion fiscale et surtout la traduction de chaque gain de productivité dans la fabrication des biens et services, en baisse des prix ou réponse aux besoins sociaux, ce qui ne sera possible que lorsque nous aurons procédé à la socialisation/nationalisation des principaux producteurs de biens communs.
De la même façon que nous voulons instaurer une règle verte pour la préservation de l’environnement, nous demandons l’instauration d’une règle sociale pour la protection de la dignité humaine, qui définisse le pourcentage maximum que doivent consacrer les salariés au smic et les allocataires de minimum sociaux pour les dépenses basiques de logement et de produits de consommation courante.
Dans l’immédiat nous exigeons :
Le gel des prix de l’électricité et du gaz et le maintien des tarifs réglementés.
La création d’un service public national et municipal du logement social !
La promotion des circuits courts pour que les productions soient directement accessibles aux consommateurs.
La fin des déremboursements de médicaments.
La baisse du prix des transports pour les travailleurs et les demandeurs d’emploi.