Nos concitoyen·nes, à l’instar des autres peuples du monde, traversent une phase très tendue de la nouvelle crise du capitalisme. L’anxiété sociale, sanitaire et écologique s’accroît, notamment chez les plus démuni·es. La flambée des prix de l’énergie, l’imprévoyance de nos gouvernements successifs malgré les mises en garde et l’agression russe en Ukraine, entre autres, ont conduit à cette situation délétère et inquiétante.
L’inflation, résultat d’un rapport de forces et d’une logique économique internationale
Conséquence et prétexte de la guerre en Ukraine, l’inflation grimpe dans tous les secteurs et offre de nombreuses opportunités aux profiteurs. Les États-Unis sont à la manœuvre, depuis plus de vingt ans, pour insérer l’économie ukrainienne dans leur marché et leur division internationale du travail (35 % des exploitations agricoles sous contrôle US, salaire minimum très bas et salariat néanmoins assez qualifié).
Si sa déclaration de guerre isole la Russie, elle a permis aux États-Unis de reprendre place physiquement en Europe de l’Est, de relancer le complexe militaro-industriel, de proposer/imposer la substitution du gaz russe par le gaz de schiste nord-américain. D’autres pays, comme le Qatar, saisissent cet effet d’aubaine pour vendre leur gaz naturel liquéfié et leur « hydrogène vert » dans la foulée.
Le Gouvernement Biden a bien compris la situation en protégeant l’activité des entreprises états-uniennes avec une intervention de 400 milliards de dollars !
Comme l’avait fait F.D. Roosevelt après la crise de 1929 en mettant en œuvre le New Deal, le Capital est favorable à une puissante intervention publique pour redresser l’économie… Dans le cadre idéologique du néolibéralisme, les États-Unis instrumentalisent la puissance publique pour maintenir la domination du capital.
Cette séquence va certainement durer et être entretenue pour redéfinir de nouvelles zones d’approvisionnements, de nouveaux circuits et de nouvelles dépendances.
De nombreuses entreprises sont directement fragilisées, voire menacées par l’augmentation des prix du pétrole, du gaz, de l’électricité. Ceci a un effet domino sur l’ensemble de l’économie car les coûts réels et spéculatifs se répercutent à chaque niveau de la production, du transport et de la distribution. La location d’un container vide de 30 m³ à Shanghai est ainsi passée de 5 000 à 20 000 dollars en un an.