« L’utilité publique » contre l’intérêt général !
Contre toute attente, après les réserves du rapport Duron, et toujours sans concertation avec les citoyen-ne-s de Rhône Alpes, le premier ministre vient de signer une déclaration d’utilité publique pour engager le traçage d’une nouvelle ligne entre Lyon et Turin.
« Utilité publique », mais de qui se moque-t-on ?
Les citoyen-e-s de la Vallée de la Maurienne qui voient leurs usines fermer pourraient croire que ce chantier leur apporterait de nouveau de l’emploi. La mondialisation et l’absence de règles sociales et fiscales européennes incitent plutôt les entreprises à importer une main d’œuvre qui leur coûtera le moins possible et ne créera pas d’emplois localement.
Veut-on nous faire croire que ce projet est écologiquement utile car il est fondé sur le ferroutage ? Il serait pourtant possible à moindre coût de sécuriser et améliorer la ligne existante qui est sous utilisée et suffisante étant donnée la baisse constante du trafic de camions entre l’Italie et la France. Il serait plus ambitieux d’étudier le financement de la route maritime de la Méditerranée. Il serait plus cohérent dans une visée écologique de taxer les camions transitant à vide et d’interdire la circulation des 44 tonnes !
En pleine crise sociale aggravée par la politique gouvernementale d’austérité, ce sont des milliards jetés par les fenêtres. A l’heure où la rénovation des lignes existantes est un enjeu crucial suite à la catastrophe de Brétigny, ce projet est un déni de démocratie.
L’intérêt général est de planifier des projets socialement utiles et écologiquement soutenables. Le Parti de Gauche exige un moratoire immédiat afin de permettre la réévaluation du projet par des cabinets indépendants et des citoyens et afin d’étudier les propositions alternatives.