Écosocialisme ou barbarie
Le contexte international
La réorganisation du mode de production et de domination du capital se traduit par une conquête de nouveaux marchés, la production de nouvelles marchandises inutiles et la nécessité de nouveaux moyens d’acheminement, de transformation et de diffusion, intégrant les capacités de l’IA comme de nouveaux relais d’extorsion de plus-value avec toutes les conséquences sociales, écologiques et politiques qui en découlent.
Les conflits en cours (Ukraine, Soudan) ou larvés (Chine/Taïwan, Azerbaïdjan/Arménie, Afghanistan/Iran) illustrent bien les nouvelles zones d’influence, les nouveaux circuits d’échange et donc les nouvelles expressions de l’impérialisme.
En miroir, les poids économiques et diplomatiques changent de main. C’est bien la Chine qui joue un rôle d’acteur central dans cette redéfinition mondiale des rapports de forces.
Depuis plus d’une décennie, la Chine a planifié la conquête des terres rares indispensables aux énergies nouvelles et aux véhicules électriques, notamment par l’achat de milliers d’hectares prometteurs en République démocratique du Congo ou en Amérique du Sud.
Elle est maintenant aux avant-postes dans le solaire, l’éolien et les voitures électriques.
Cette domination économique a des conséquences politiques car la Chine est en mesure de jouer un rôle de puissance diplomatique centrale, comme en atteste le plan de paix entre l’Arabie saoudite et les rebelles yéménites, ou encore la capacité à moyen terme à peser pour une solution politique dans le conflit ukrainien.
Nul doute que, dans ces deux cas, le contrôle de la Mer Rouge et du Canal de Suez, ainsi que la nouvelle Route de la Soie via l’Europe centrale, font partie des objectifs du néo-capitalisme chinois.
Mise en danger des conquêtes sociales, de la démocratie et de l’écosystème
Le capitalisme exploiteur mène une guerre de classe sans merci contre les travailleur·euses, leurs organisations et leurs conquêtes sociales. Il est aussi prédateur de l’écosystème, organisant un pillage méthodique de la nature.
Au Brésil, malgré la victoire de Lula, la Chambre des Député·es vient de voter la possibilité d’une déforestation accélérée de l’Amazonie et la négation des droits des populations qui y vivent.
Face à cette réorganisation brutale du monde, des secteurs politiques et sociaux ne peuvent s’adapter et se fondre dans cette globalisation effrénée du monde, ou s’opposent radicalement à elle. C’est le cas de secteurs entiers des petites et moyennes bourgeoisies nationales qui choisissent la voie du fascisme, ce dernier surfant à la fois sur la frustration et le mécontentement des classes populaires pour en canaliser l’énergie au profit du maintien du système capitaliste.
C’est alors que l’oligarchie considère que la démocratie et les systèmes sociaux sont trop lourds et trop coûteux.