Chili : pour une assemblée constituante pour en finir avec les restes de la dictature de Pinochet
Voilà 40 ans, le 11 septembre 1973, le Président du Chili, Salvador Allende, etait assassiné dans le palais de la Moneda par l’armée putschiste du Général Pinochet, mettant ainsi un terme au processus de transformation sociale et politique qui dura près de mille jours.
Salvador Allende avait eu le courage de tenir les engagements de son programme de campagne : nationalisation du cuivre, de 9 banques sur 10, de grandes industries, approfondissement de la réforme agraire, extension de la sécurité sociale, hausse des salaires, moratoire sur la dette et adoption d’une loi autorisant le divorce. Dans le contexte de guerre froide de l’époque, il avait aussi rompu avec l’alignement de la politique extérieure du Chili sur les positions des Etats-Unis. Il se fit également l’héritier du combat de Simon Bolivar pour l’intégration régionale en proposant un « système latino-américain », sans les Etats-Unis.
C’en était trop pour l’impérialisme américain et ses alliés locaux. Le déclassement des archives de la CIA a montré que, dès le résultat des élections, Richard Nixon, alors président des Etats-Unis, exigea de la CIA de tout faire pour empêcher l’accession de Salvador Allende à la présidence de la République puis pour le renverser y compris jusqu’à soutenir le coup d’état militaire de Pinochet.
Pour défendre ses conquêtes, le peuple chilien sut se doter d’organismes de contrôle populaire (cordones industriales, JAP : comité de ravitaillement et de contrôle des prix, …) pour lutter contre le sabotage économique orchestré de l’extérieur par la CIA. Malheureusement cela n’a pas suffi à faire face à la violence du coup d’état militaire.
Se souvenir de cet épisode tragique de l’histoire chilienne, c’est aussi garder en mémoire la « caravane de la mort » et la dictature sanglante d’ Augusto Pinochet et de ses complices, c’est penser à toutes celles et ceux qui furent arrêté-e-s, torturé-e-s et assassiné-e-s pour leur engagement politique, syndical ou associatif. Dans ce climat de terreur, la dictature chilienne s’est acharnée à détruire toutes les mesures économiques et sociales mises en oeuvre par Salvador Allende pour faire du pays le laboratoire du néolibéralisme dont on voit encore aujourd’hui les désastreuses conséquences pour le peuple.
Mais les gouvernements de la Concertacion (alliance de la social-démocratie et de la démcoratie-chrétienne) qui ont suivi, se sont coulés dans le modèle ultra-libéral mis en place par la dictature. Le gouvernement de Michelle Bachelet (2006-2010) n’a par exemple pas remis en cause la privatisation de l’éducation, de la santé et des retraites ni la loi anti-terroriste qui a continué à être utilisée, y compris sous sa présidence, contre le peuple Mapuche qui lutte pour la reconnaissance de ses droits à la terre.
Le Parti de Gauche n’oublie pas toutes celles et ceux qui sont tombés en résistant à la dictature militaire. Aujourd’hui, la jeunesse chilienne a repris le flambeau de la lutte.
Le Parti de Gauche est aux côtés du peuple chilien dans son combat pour la justice et la démocratie et tout particulièrement aux côtés de celles et ceux qui se battent pour une Assemblée constituante, seule solution pour pouvoir bâtir un Chili démocratique et de progrès social et écologique.
Le Parti de Gauche sera présent au rassemblement ce mercredi 11 septembre, place Salvador Allende, où sa coprésidente Martine Billard, prendra la parole.