Le climat attendra!
La 2e conférence environnementale s’est donc ouverte ce matin. Et ce alors que la première, qui devait aboutir à une grande loi sur la transition énergétique en cette rentrée, n’a toujours rien donné de concret.
Le troisième Ministre de l’écologie du gouvernement Ayrault a en effet beau se satisfaire que 75% des objectifs de la conférence de 2012 aient été réalisés, il peine à masquer ses déboires. Car M. Martin, si réussir un débat, c’est réussir à l’organiser alors oui, c’est une réussite. Mais si c’est qu’il aboutisse à des décisions nécessaires au bien commun dans un réel travail démocratique, alors c’est plus qu’un échec, c’est un fiasco. Le Président Hollande l’a confirmé lui-même ce matin en confirmant le report de cette loi sur la transition énergétique à fin 2014.
A quelques jours d’un nouveau rapport du Giec qui doit confirmer l’origine humaine et une hausse alarmante des températures, le message est clair : le climat attendra.
Sur fond de gloubi-boulga gouvernemental en matière de fiscalité écologique, le Président a confirmé la taxe carbone tout en restant toujours aussi flou, et s’est exprimé en faveur d’une baisse de la TVA, réduite de 10% à 5%, pour les travaux d’isolation thermique. Cette annonce destinée à calmer ses partenaires d’EELV ne suffira cependant pas à masquer le fait que la fiscalité écologique va financer le crédit impôt compétitivité des entreprises, qui n’a strictement rien d’écologique et ne correspond qu’à une nouvelle opportunité pour ce gouvernement de faire de la redistribution à l’envers, c’est-à-dire des ménages vers les entreprises.
Les renoncements du gouvernement en matière d’environnement n’en finissent pas d’exploser au grand jour, de même que l’indigence de ses propositions fiscales qui persistent à ne toucher ni au capital, ni à la répartition des richesses… A ce sujet d’ailleurs, que faut-il en déduire lorsque M. Hollande s’empresse, dès son discours fini, de filer dans une usine de batteries électriques appartenant à M. Bolloré, 11e fortune de France ?
M. Hollande, il ne suffit pas de promettre la main sur le cœur la réduction de moitié de nos consommations d’énergie d’ici 2050. Encore faut-il dire comment vous comptez vous y prendre.
Et ce n’est certes pas en accélérant la privatisation d’EDF et de GDF ni en compressant les investissements publics que la France se donnera les moyens de devenir la première nation écologique !
Report de la loi sur la transition énergétique, recul sur la taxe diesel que M. Hollande avait imprudemment promise pour flatter ses alliés, faiblesse du budget 2014 et absence de fiscalité écologique viennent s’ajouter au report de la fermeture de Fessenheim, à l’entêtement sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, à l’éviction de deux Ministres de l’Écologie en un an, aux forages off-shore en Guyane, ou encore au fait, tiens donc, que le gouvernement n’a pas déposé de mémoire en défense sur la question prioritaire de constitutionnalité déposée par le pétrolier Schuepbach pour annuler la loi sur les gaz de schiste interdisant la fracturation hydraulique…
M. Hollande, même bio, l’écologie n’est pas une cantine, et la tambouille électorale n’a jamais fait un programme.
Le Parti de Gauche appelle tous les parlementaires qui se réclament de l’écologie à faire preuve de cohérence et de courage politique : le vote du budget 2014 sera l’occasion de compter les dessillés.