Alors que la question du changement d’état civil des personnes transgenres s’invitait au Sénat, dans le cadre de l’examen de la loi égalité Femmes-Hommes, le gouvernement, en repoussant ces amendements à une hypothétique future loi, vient de nous refaire le coup de la PMA. Ces renoncements sur l’identité de genre s’inscrivent dans le cadre global des capitulations du gouvernement sur tous les sujets des droits sociaux et civiques…
Si le Parti de Gauche désapprouve l’attitude du gouvernement, nous déplorons également que les amendements aient maintenu une vision médicalisée et judiciarisée de la transidentité. Durant la campagne présidentielle et législative de 2012 (meeting du 31 mars 2012 avec Jean-Luc Mélenchon et réponse aux questionnaires des associations), ainsi que lors des dernières marches Existrans, le Parti de Gauche a défendu une vision opposée, dans l’esprit de la résolution 1728 du Conseil de l’Europe et de la loi argentine de mai 2012, en faveur de la démédicalisation et d’une déjudiciarisation du changement d’état civil! C’est pourquoi nous regrettons amèrement la rédaction de l’amendement défendu par la sénatrice communiste Cécile Cukierman qui s’est quasi alignée sur les mesures de contrôles prônées par la cour de cassation.En confortant la médicalisation et la judiciarisation, cela aurait renforcé l’arbitraire !
Nous demandons aussi que dans les suites législatives données au rapport de la députée Maud Olivier sur le renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel, soit prise en compte la relation entre l’absence d’un changement d’état civil libre et gratuit en mairie et l’extrême difficulté voire la fermeture systématique du monde du travail pour les personnes transgenres dont on estime que 20% auraient ou auraient eu recours à la prostitution.
Nous réaffirmons, au nom de l’égalité, le droit de toute personne à la reconnaissance de son identité de genre et appelons à participer aux actions des associations de personnes transgenres, particulièrement la 17e marche Existrans du 19 octobre 2013 à Paris.
Delphine Beauvois, secrétaire nationale du Parti de Gauche à l’Egalité et au Féminisme
Thomas Linard, co-responsable de la commission LGBT du Parti de Gauche