En ordonnant à Israël, non seulement de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission d’actes de génocide, mais aussi toutes les mesures pour prévenir la destruction et assurer la conservation des éléments de preuve, la Cour Internationale de Justice reconnaît un risque réel de génocide à Gaza. En attendant d’en juger, le respect des mesures conservatoires que la Cour prend à l’encontre d’Israël s’impose à tous les pays.
Le Parti de Gauche salue la détermination de la République sud-africaine qui sait rester fidèle à celles et ceux qui l’ont aidée dans son combat victorieux contre l’apartheid et qui ne peut supporter que pareille situation se reproduise pour les Palestinien·nes. Honneur à ce pays qui a eu le courage politique de saisir la CIJ. Nous saluons aussi les efforts du Secrétaire Général des Nations Unies pour faire appliquer ces mesures. Désormais, la Cour met chaque pays devant sa responsabilité.
Celle de la France est doublement particulière. D’abord, son alignement inconditionnel sur la politique du gouvernement israélien doit cesser immédiatement. Ensuite, elle peut mettre à profit les jours restant de sa présidence du conseil de sécurité des Nations Unies pour servir le droit international en favorisant la mise en œuvre de la décision de la Cour Internationale de Justice.
Nous déplorons toutefois que cette décision ne comporte pas une imposition explicite du cessez-le-feu, l’arrêt des bombardements et des massacres de civils. Rien non plus sur la nécessaire expulsion des colons israéliens des terres palestiniennes qu’ils occupent sans vergogne.
Le jour même où la CIJ reconnaissait l’existence d’un risque sérieux de génocide dans la bande de Gaza, les États-Unis annonçaient qu’ils suspendaient leur aide financière à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sous le prétexte fallacieux d’accusations selon lesquelles des employé·es de l’organisme auraient aidé le Hamas dans sa préparation de l’attaque contre Israël le 7 octobre. les États-Unis ont été immédiatement suivis par le Canada, l’Allemagne et la France.
Une décision lourde de conséquences pour les Palestinien·nes, alors que la situation humanitaire est dramatique à Gaza. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté dimanche les pays suspendant leur financement à garantir au moins la poursuite des opérations cruciales de l’office. Cette décision constitue de plus une punition collective puisque l’UNRWA opère non seulement sur le territoire palestinien mais aussi en Jordanie, au Liban, en Syrie.
Il s’agit bien d’une vengeance d’Israël qui ne supporte pas que les rapports fournis par l’UNRWA depuis le 7 octobre, concernant la situation des populations et les hôpitaux ciblés, ont alimenté le dossier déposé à la CIJ. Mais cela va au-delà : Israël avec l’aide des États-Unis veut en finir avec le droit au retour des réfugié·es palestinien·nes.
Le Parti de Gauche appelle tous les pays à respecter la décision de la Cour et appelle les cinq membres permanents du conseil de sécurité à ne pas user de leur droit de veto pour faire obstruction à l’application du droit.
Le Parti de Gauche condamne vigoureusement la décision du gouvernement français de suspendre ses financements à l’UNRWA et de suivre aveuglément sa ligne de soutien inconditionnel à Israël. Macron se fait ainsi le complice d’un génocide annoncé.
Crédit photo : UN Photo/ICJ-CIJ/Frank van Beek. Courtesy of the ICJ. All rights reserved.