Grève de la faim chez PSA Poissy : 7 hommes en colère

Lorsque l’on arrive boulevard de l’Europe, à Poissy, c’est deux grandes tours avec le sigle PSA qui interpellent. Deux grandes tours aux vitres d’un bleu acier impeccables, aux rondeurs chaleureuses, qui pourraient êtres presque accueillantes. Et pourtant le drame qu’y s’y passe est loin de cette accueillante ambiance.

Accolées au grille du « pole tertiaire » de PSA, des tentes vertes, des grilles grises, et des lettres écrites à la main sur des banderoles ou l’on peut lire « En grève de la faim collective pour une période indéterminée », « Stop harcèlement », « Monsieur le directeur du site de PSA, prenez vos responsabilités », « Non aux régressions sociales ».

7 salariés de PSA, syndicalistes SUD Auto, ont décidé de se mettre en grève de la faim le 18 septembre 2013. Nous les retrouvons sur place, certains debout contre le mobilier urbain, d’autres allongés à même le sol, et les derniers assis sur des tapis.
Les regards et les corps affaiblis démontrent la souffrance qu’ils vivent après avoir pris la terrible décision d’engager cette ultime action. Dernier moyen de protestation afin de pousser la direction a faire preuve de responsabilité et parvenir à faire entendre leurs revendications, notamment mettre fin à la répression syndicale qui existe au sein de l’entreprise.

En effet, harcelés par la direction, « placardisés », subissant la dégradation et le durcissement de leurs conditions de travail, le rapport social, inexistant entre eux et leur DRH ne leur permet plus de travailler dans des conditions acceptables. De la même manière, exercer leur mandat syndical est devenu presque impossible : censure des tracts syndicaux, suppression des vitrines d’affichages et du matériel informatique qui doit être mis à leur disposition, etc… Malgré leurs multiples demandes, la direction ne veut rien entendre et la répression syndicale ne cesse de s’amplifier au sein de l’entreprise.

Le Parti de Gauche dénonce le manque de considération dont fait preuve la direction, poussant les salariés à mener un combat tel que celui d’une grève de la faim. Il appelle le gouvernement à intervenir auprès de la direction de PSA afin que les négociations reprennent afin que les salariés soient réintégrés dans leurs fonctions, que leurs badges soient à nouveau opérationnel afin qu’ils puissent se rendre sur le site de Poissy comme tout autre salarié, que l’exercice de leur mandat syndical soit respecté.
Le Parti de gauche réaffirme que la loi d’amnistie sociale doit à nouveau être présentée aux parlementaires afin de protéger les syndicalistes et les acteurs du mouvement social, comme s’y était engagé François Hollande en mai 2012 afin que les représentants syndicaux puissent exercer leurs fonctions en toute impunité.

Laurence Sauvage
SN en charge des luttes sociales et du Front des Luttes