Le ridicule tue
Une fois de plus le gouvernement solférinien, par la voix de sa ministre de la Santé, Marisol Touraine, fait payer au citoyen sa furie austéritaire: 2.4 milliards d’économies à réaliser sur le budget de
l’assurance-maladie: un « effort historique », s’extasie la ministre.
Mais le prix à payer pour les malades sera lui aussi très lourd: ce sont en effet les hôpitaux publics qui vont devoir assumer une bonne part de ces (énièmes) coupes budgétaires drastiques (près de 450 millions d’euros), alors même qu’ils sont déjà exsangues et en sous-effectif chronique du fait des
multiples réformes néo-libérales engagées depuis une dizaine d’années.
Ce seront donc les citoyens les plus précaires et les moins couverts qui en feront directement les frais, à travers notamment le développement de la chirurgie ambulatoire, dont l’effet le plus notable est l’aggravation de l’état de santé de la personne à moyen et long terme.
Pis, pour la première fois dans l’histoire, la médecine de ville, essentiellement libérale, se voit mieux dotée financièrement que l’hôpital (81 contre 75 milliards d’euros), à la plus grande satisfaction de l’ensemble des syndicats de médecins libéraux.
La seule mesure un tant soit peu positive pour les assurés, à savoir la généralisation du tiers-payant, devra attendre 2017 pour être effective, soit 4 longues années pendant lesquelles les patients devront retarder ou renoncer à des soins, faute de pouvoir avancer les frais. En attendant, les dépassements d’honoraires continuent d’augmenter.
Si d’ordinaire le ridicule ne tue pas, cette vision purement comptable de l’assurance maladie et de la politique de santé risque malheureusement d’avoir un impact désastreux sur la santé de nos concitoyens, notamment les plus précaires, et d’aggraver encore un peu plus les effets tout
aussi dramatiques de la politique austéritaire menée par l’actuel gouvernement.
La casse de la protection sociale, à travers toutes les mesures prises ces dernières années, poursuit un seul but : mettre la Sécurité Sociale en faillite pour mieux la privatiser. La Sécurité Sociale est en réalité loin d’avoir le trou financier qu’on veut bien lui imputer.
Le Parti de Gauche s’oppose à la Ministre actuelle et à sa conception de la santé comme un « Business ». Nous défendons plus que jamais un système de santé répondant au cahier des charges de l’OMS.
Le mélange des genres a démontré son incapacité à assurer la santé de tous sur un pied d’égalité et, par conséquent, nous prescrivons la suppression de tout monopole privé en matière de santé ( médicament, informatique, assurance, gros équipement …).