Sauvons le rail ! Désobéissons à l’Europe !
Le projet de loi de réforme ferroviaire a été présenté au conseil des ministres aujourd’hui. Loin de refonder la SNCF en fusionnant RFF et la SNCF, le projet du ministre Cuvillier crée une troisième entité et aggrave la situation. Le gouvernement entend, une fois de plus, obéir au diktat de la Commission européenne dans le cadre du 4ème paquet ferroviaire qui prévoit l’ouverture de toutes les lignes, même régionales, à la concurrence en 2019 et favoriser l’ouverture des réseaux à la concurrence en maintenant la séparation entre opérateur et gestionnaire du réseau. Malgré le tour de passe passe qui consiste à nommer la nouvelle entité SNCF personne ne peut être dupe de la manoeuvre. Ainsi, loin d’être abolie, l’Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires (ARAF), gendarme de l’application du dogme de la concurrence libre et non faussée, voit son rôle renforcé, et le statut des cheminots attaqué !
Cette réforme ne règle aucun des problèmes mis en évidence lors des évènements tragiques tel celui de Brétigny. Les usagers et les personnels devront continuer à subir la dégradation de la qualité du service public… Ce gouvernement continue à faire l’autruche pour satisfaire aux exigences de la troïka européenne.
Pourtant, une autre politique du rail est possible. Pour le Parti de Gauche, il faut rompre avec la suppression des lignes, le cloisonnement par activité, les réductions d’effectifs, le recours à la sous-traitance, la politique de filialisation, la déshumanisation des gares et des trains pour aller vers la construction d’un système unique et réellement intégré reliant la roue et le rail, basé sur la mutualisation des moyens au service de toutes les activités : bref, notre pays a besoin d’un véritable service public, libéré de la concurrence afin de maintenir et rouvrir de nombreuses liaisons locales.
Pour le mettre en oeuvre, il faut commencer par refuser d’appliquer les directives de libéralisation, désobéir aux ordres de la Commission européenne et rompre avec les traités européens. C’est pourquoi le Parti de Gauche, par la voix de son eurodéputé Jean-Luc Mélenchon, votera contre le 4ème paquet et appelle tous les eurodéputés attachés au service public du rail à faire de même.