Le CN de septembre a caractérisé la période actuelle comme celle d’une “radicalisation de la vie politique”. Elle se confirme et s’accélère sur tous les plans, évidemment interdépendants, de la géopolitique aux positions partisanes en passant par les rapports de production.
Nous devons prendre la mesure exacte d’un dégagisme généralisé sans précédent. En 2024, tous les partis au pouvoir dans un pays développé qui se sont présentés à une élection ont reculé. C’est sans précédent depuis un siècle ! Il n’y a donc aucune exagération à parler de moment historique.
Dans une situation qui est en dernière analyse celle d’un affrontement de classes, cela entraîne un affranchissement généralisé par les dominant·es des règles, usages et conventions nationales et internationales. S’ensuit aussi la banalisation des thématiques de l’extrême droite dans le débat public, comme celle des pratiques autoritaires. Bien sûr, moment historique ne signifie pas évolution linéaire, car les éléments de rebond du système sont importants.
La crise politique et de régime en France, aiguë et sans précédent sous la Ve République, n’est donc pas un accident isolé. Face aux analyses sommaires et aux consensus plus ou moins subtilement imposés, notre tâche est de travailler à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une orientation politique claire, à la fois sur les questions immédiates et sur les enjeux fondamentaux. Ce texte contiendra ces développements ainsi qu’une partie « éléments de réflexion ».
