Une fois de plus, le gouvernement s’oppose à l’intégration des familles roms
Le 28 octobre dernier, les forces de l’ordre ont démantelé un campement, abritant plus de 250 personnes roms, qui se trouvait à proximité de l’Université Lille 1. Aucun diagnostic social n’a été réalisé en amont de l’intervention policière et aucune solution d’hébergement n’a été proposée aux familles suite à l’expulsion.
Une fois de plus, le gouvernement a donc opté pour la stratégie de l’exclusion. Tout a été fait pour empêcher la bonne intégration sociale des adultes et des enfants vivant dans ce campement. Leurs droits sociaux les plus élémentaires, dont le droit à l’hébergement d’urgence, ont été ouvertement bafoués.
Les organisations syndicales de la région, notamment la CFDT, la CFE/CGC, la CGT, FO, la FSU, Solidaires et l’Unsa, ont apporté leur soutien aux familles. Plus de cent personnes ont été installées dans les locaux de la bourse du travail de Lille et des négociations ont été engagées avec les représentants de l’Etat et des collectivités locales afin que des solutions respectueuses des droits et de la dignité des personnes soient trouvées. Plusieurs partis politiques et associations, dont le Front de Gauche, EELV, le NPA, la LDH, soutiennent cette mobilisation.
La Parti de Gauche exprime son total soutien aux familles et aux organisations mobilisées à leurs côtés.
L’abominable politique, à caractère raciste, menée à l’encontre des Roms doit cesser sans délai. N’en déplaise au ministre de l’intérieur, la bonne intégration sociale des 20 000 Roms installés en France est parfaitement possible.
Lourdement discriminées dans leur pays d’origine, ces personnes souhaitent vivement s’insérer là où elles se trouvent.
Il suffirait donc qu’une politique cohérente d’aide à l’intégration soit mise en œuvre. Ce choix implique notamment la levée des restrictions d’accès à l’emploi concernant les ressortissants roumains et bulgares, le développement de solutions d’habitat adapté, le soutien à la scolarisation des enfants, l’accès aisé aux soins et, en fonction des situations, une proposition d’accompagnement social approprié.
Au-delà de ces mesures à l’échelon national, il conviendrait que les instances européennes interviennent avec la vigueur nécessaire auprès des Etats membres qui tolèrent les discriminations. Il est temps que les dispositions antidiscriminatoires prévues par le droit européen soient appliquées et respectées dans l’ensemble de la communauté européenne.
Delphine Beauvois, secrétaire nationale à l’Egalité et au féminisme
Jean-Jacques Deluchey, responsable de la commission migration