En Equateur, la compagnie pétrolière Chevron doit respecter la justice

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Depuis plus de vingt ans, le géant pétrolier nord-américain Texaco, racheté par Chevron en 2001, fuit la justice équatorienne.

Entre 1964 et 1992, Texaco a opéré sur deux millions d’hectares de l’Amazonie équatorienne, sans respecter aucune des règles en vigueur dans ce pays depuis la loi sur les hydrocarbures de 1971. Pour optimiser ses profits, Texaco a délibérément choisi de ne pas respecter les procédés d’extraction standards de l’époque, déversant ainsi près de 71 millions de litres de résidus de pétrole et 64 millions de litres de pétrole brut à la surface de la forêt, avec pour conséquence des dégât environnementaux et sociaux irréversibles pour les populations.

En 2012, la justice équatorienne, saisie par les organisations indigènes et les familles victimes regroupées depuis 1993 au sein du Front de défense, a condamné Chevron à verser 19 milliards de dollars.

Cependant, la septième compagnie pétrolière du monde, après de nombreuses manoeuvres dilatoires, met désormais en place un lobbying agressif auprès du Congrès des Etats-Unis et du Département du commerce pour échapper à cette décision de justice.

Comble du cynisme, c’est Chevron qui attaque l’Etat équatorien en justice au nom du traité bilatéral d’investissement entre les Etats-Unis et l’Equateur (TBI), pourtant entré en vigueur en 1997, soit 5 ans après la fin du pillage par Texaco. Au-delà de l’aberration judiciaire que supposerait le caractère rétro-actif de ce traité, aucune clause ne stipule l’interdiction faite aux citoyens de poursuivre en justice une entreprise.

Le PG condamne la scandaleuse campagne de discrédit menée par Chevron contre des organes judiciaires et exécutifs de l’Etat équatorien et renouvelle son soutien au gouvernement de Rafael Correa qui appuie les organisations indigènes pour que justice leur soit enfin rendue.

Guillaume Beaulande,
responsable de la commission Amérique latine