Encore un patron voyou !
Depuis le 7 novembre, les salariés de l’entreprise de transport urbain Transevry (TICE) sont en grève pour l’application de la convention collective à laquelle leur entreprise est soumise.
Cette filiale du groupe Keolis, lui même filiale de la SNCF, qui exploite certaines lignes du réseau bus de moyenne et grande couronne, bénéficie des financements de la Région Ile-de-France, via cette délégation de service public conclue avec le STIF, en se déclarant transport de passagers en milieu urbain tout en appliquant à ses salariés la convention collective du transport de passagers en milieu inter-urbain. Et pour cause, celle ci est nettement moins avantageuse en terme de salaires et de conditions de travail !
Parce que le service relève manifestement du transport urbain, le tribunal a par deux fois statué et donné raison au syndicat Sud Transport qui avait porté l’affaire en justice, une première fois en 2011 et une deuxième fois en appel en mai 2012. Cette décision n’est toujours pas appliquée et l’entreprise continue à bafouer le code du travail, allant jusqu’à faire figurer sur les fiches de paye la mention de la convention collective transport urbain mais avec un coefficient correspondant à celle de l’interurbain !
C’est là la conséquence de délégations de service public conclues au mépris de l’intérêt des usagers, sans même à minima contrôler le respect de la législation en vigueur.
On pourrait être en droit d’attendre que l’Etat ne laisse pas perdurer de telles situations indignes d’un Etat de droit.
Las, comme pour les Conti, les Sodimedical ou les Fralib, la justice donne raison aux employés et le gouvernement ne fait pas respecter les décisions de justice. Et pour cause, il est plus appliqué à détricoter le droit du travail pour satisfaire aux demandes des VRP du libéralisme Mme Merkel et Mr Barroso qu’à faire en sorte qu’il s’applique pour protéger les salariés de la cupidité de leurs patrons.
Le Parti de Gauche soutient la lutte des salariés de Transevry pour le respect de leurs droits, et exige immédiatement le contrôle par les élus siégeant au STIF des délégations de service public conclues avec les transporteurs, et l’intervention de l’Etat pour forcer l’entreprise à appliquer les décisions du tribunal. Il est temps de reprendre la maîtrise publique du transport francilien !