Elections européennes : Manuel Valls bidouille les règles du jeu démocratique
Le ministère de l’Intérieur, chargé d’organiser les élections dans notre pays, a annoncé, selon la presse, vouloir attendre jusqu’au mois de mars 2014 avant de prendre un décret attribuant les deux nouveaux députés européens français à telle ou telle grande circonscription européenne.
Cette manière de jouer la montre afin de retarder la campagne des élections européennes, est une grave atteinte aux règles démocratiques. Le PS, qui n’a guère de chance de gagner ces élections, semble profiter qu’il est au pouvoir pour se concocter un cadre électoral à sa sauce.
Dans un premier temps, alors que François Hollande s’était engagé à revenir à une circonscription unique, il a finalement changé d’avis et a maintenu des grandes circonscriptions électorales mises en place par la droite, qui ne correspondent à aucune réalité politique.
Puis, il a tenté de faire adopter une dématérialisation des professions de foi, ce qui n’aurait fait qu’augmenter l’abstention. Heureusement, l’indignation générale l’a fait reculer.
Maintenant, il compte profiter d’une sorte de « délit d’initié » sur les chiffres de l’Insee sur la population qui sont la base de calcul pour l’attribution des nouveaux sièges, pour avoir une longueur d’avance sur les autres formations.
Car, rappelons que l’Insee ne donne pas les chiffres de la population en temps réel. Au 31 décembre 2013, il y aura peut-être une actualisation des chiffres de 2010 actuellement en vigueur. Ainsi, en application de règles minimales démocratiques qui veulent que tous les partis soient au même niveau d’information, le Parti de Gauche exige que le Ministère de l’Intérieur publie dès les premiers jours de janvier les chiffres actualisés. Il est profondément scandaleux que le PS tente d’empêcher les autres partis de faire campagne en retardant au maximum la publication des règles qui s’appliqueront à l’élection. Il s’agit d’une tentative de coup force profondément déloyale.
Bidouiller le nombre de manifestant à une marche, est une chose, perturber le déroulement des campagnes électorales en est une autre, que le Parti de Gauche ne saurait accepter.