Cumul des mandats, métropolisation : non aux baronnies locales !
Ce mercredi 15 janvier, le Sénat a une nouvelle fois voté sa propre exemption de la loi sur le non-cumul des mandats. Après avoir scandaleusement refusé de lever l’immunité de Serge Dassault la semaine dernière (7 janvier), le Sénat s’enfonce un peu plus dans sa déraison oligarchique, offrant le spectacle affligeant d’une institution dédiée aux passe-droits conservateurs plutôt qu’à l’intérêt général.
C’est au nom de la « Défense des territoires » (sic) que la « haute » assemblée a ainsi défendu le maintien de baronnies locales – dans un contexte où plane l’idée avancée en conférence de presse par François Hollande de favoriser la métropolisation c’est-à-dire de concentrer toujours plus de pouvoir dans les mains de certains méga-élus. Que ce soit par le cumul « pur jus » ou par la suppression de collectivités territoriales voisines, le résultat est le même : certains barons gagnent encore plus de pouvoir. Jean-Marc Ayrault entame d’ailleurs dès ce matin les travaux pratiques de concentration féodale en proposant de supprimer les départements de la petite couronne parisienne au profit de la métropole du Grand Paris. Contrairement à ce que déclare le gouvernement, cela aggrave les effets pervers de la régionalisation. Si l’on ajoute l’idée de règlementations différentes selon les régions annoncée par François Hollande, on a alors une véritable dislocation de la République, au profit d’une nouvelle caste de roitelets.
Ce nouvel épisode confirme l’urgente nécessité d’une refonte institutionnelle profonde. Le Sénat n’y aura plus sa place. La responsabilité politique sera érigée en principe. Tous les élus seront donc révocables par les citoyens. Toute réforme institutionnelle devra être démocratique, respectueuse de l’indivisibilité de la République et devra garantir la souveraineté du peuple et la défense du bien commun : pour cela, exigeons la Constituante, exigeons la 6e République.