Au nom des jours heureux !

Il y a 70 ans, le 15 mars 44, était adopté « les jours heureux », le programme du Conseil national de la Résistance. Au nom de l’intérêt général et du progrès humain, ce programme a rebati un pays défiguré par l’occupation nazi et par la collaboration pétainiste sur les quatre piliers de l’Etat social : la protection sociale, la réglementation des rapports de travail, les services publics et les politiques économiques de soutien à l’activité et de l’emploi. C’est ce socle que s’attèle à démanteler le néolibéralisme depuis 30 ans. Les gouvernements de droite, et plus particulièrement celui de Nicolas Sarkozy, ont appliqué les recommandations de Denis Kessler, alors vice-président du Medef : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! ». Cette déclaration de guerre à l’héritage de ceux qui ont combattu le nazisme, reste malheureusement à l’oeuvre sous François Hollande dont la politique poursuit l’affaiblissement de l’état social. Tout y passe : austérité, politique de l’offre, baisse des dépenses publics, fragilisation des services publics, désagrégation rampante des entreprises publiques livrées à la concurrence et aux lois du marché, démantèlement des règles sociales, recul des acquis sociaux dont, symbolique, celui de l’âge de la retraite, rognage du salaire socialisé devenu « coût du travail », cadeaux mirifiques aux actionnaires.

C’est donc dans ce contexte que le Parti de Gauche tient à célébrer les 70 ans du CNR. 2014 peut justement être l’année de la reconquête pour tous ceux qui refusent que les battus de 45, héritiers des mouvements de la collaboration et du régime vichyste mais aussi oligarches de tous poils, prennent ainsi leur revanche sur le peuple. Le Parti de Gauche y oeuvrera de toutes ses forces militantes tant lors des rendez-vous électoraux que dans les mobilisations à venir. Les « jours heureux » restent une idée neuve.